Le principe de l’interdiction de l’emploi de la force en droit international est la règle fondamentale interdisant aux États d’utiliser la force armée contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique d’un autre État, sauf en cas de légitime défense ou avec l’autorisation du Conseil de Sécurité des Nations Unies.
- Principe de non-recours à la force
- Règle de non-agression
- Principe de non-violence
- Interdiction du recours aux hostilités
- Principe de la non-utilisation de la force armée
- Régime de paix obligatoire
Définition complète de "Principe de l’interdiction de l’emploi de la force"
Le principe de l’interdiction de l’emploi de la force est un concept fondamental du droit international public qui se trouve au cœur de la Charte des Nations Unies. Instauré à l’article 2, paragraphe 4, de la Charte, ce principe énonce que tous les membres des Nations Unies s’engagent à abstenir de recourir à la menace ou à l’usage de la force contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de n’importe quel État, ou de toute autre manière incompatible avec les buts des Nations Unies.
Cette règle fondamentale a été adoptée dans le but de préserver la paix et la sécurité internationale, en réaction aux ravages causés par les deux guerres mondiales. Toutefois, le principe n’est pas absolu. La Charte prévoit certains cas où l’usage de la force est autorisé, tels que le droit de légitime défense, à condition qu’il soit immédiat, nécessaire et proportionnel, et l’intervention du Conseil de Sécurité pour maintenir ou rétablir la paix (Chapitre VII). En dehors de ces exceptions, l’emploi ou la menace de la force dans les relations internationales est considéré comme illégal.
Le respect de ce principe est essentiel pour la stabilité des relations entre les États et constitue une norme de jus cogens, c’est-à-dire une norme impérative du droit international général, de laquelle aucun dérogement n’est permis. Malgré sa portée universelle, l’application du principe d’interdiction de l’emploi de la force est parfois sujet à débat et à différentes interprétations, donnant lieu à des discussions juridiques complexes en cas d’incidents internationaux.
Réglementation en vertu de la Charte des Nations Unies
Le principe de l’interdiction de l’emploi de la force est essentiellement codifié dans l’Article 2(4) de la Charte des Nations Unies, qui impose aux États membres l’obligation de s’abstenir de menacer ou d’utiliser la force contre la souveraineté, l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de tout autre État. Par conséquent, toute mesure qui va à l’encontre de cette norme est considérée comme un acte illicite au regard du droit international. La Charte introduit un système de sécurité collective où la résolution pacifique des conflits est privilégiée et la force employée uniquement sous l’autorité du Conseil de Sécurité, accentuant ainsi le rôle de la diplomatie et de la médiation dans les affaires internationales.
Légitime défense : conditionnalité et proportionnalité
La légitime défense, telle que reconnue par l’article 51 de la Charte des Nations Unies, constitue une exception importante à l’interdiction de l’usage de la force. Un État est autorisé à recourir à la force armée s’il est l’objet d’une agression armée, jusqu’à ce que le Conseil de Sécurité prenne les mesures nécessaires pour rétablir et maintenir la paix et la sécurité internationales. Cependant, l’exercice de la légitime défense est conditionné au respect des principes de nécessité et de proportionnalité, impliquant que l’utilisation de la force doit être strictement limitée à ce qui est nécessaire pour contrer l’agression et éviter d’aller au-delà de l’ampleur et de la durée de l’acte initial d’agression.
Actions autorisées par le Conseil de Sécurité
Sous le chapitre VII de la Charte des Nations Unies, le Conseil de Sécurité détient l’autorité d’employer des mesures, y compris la force, pour maintenir ou restaurer la paix internationale et la sécurité. Si le Conseil de Sécurité détermine l’existence d’une menace contre la paix, d’une rupture de la paix ou d’un acte d’agression, il peut alors sanctionner l’usage de la force collectivement effectué par ses États membres. Ces mesures vont de l’imposition de sanctions économiques à l’autorisation d’interventions militaires. Le respect scrupuleux des résolutions du Conseil de Sécurité, selon les modalités qu’elles fixent, est donc indispensable pour que l’emploi de la force reste conforme au droit international.