La Convention sur la diversité biologique (CDB), adoptée lors du Sommet de la Terre à Rio de Janeiro en 1992, est un traité international juridiquement contraignant ayant trois objectifs principaux : la conservation de la diversité biologique, l’utilisation durable de ses composantes, et le partage juste et équitable des avantages découlant de l’utilisation des ressources génétiques. Réunissant plus de 190 pays membres, cette convention représente un engagement global envers la préservation de la richesse naturelle de notre planète dans toute sa variété d’écosystèmes, espèces et gènes.
Un point clé de la CDB est la reconnaissance que la diversité biologique va au-delà des enjeux environnementaux, englobant des dimensions économiques, sociales, culturelles et scientifiques essentielles au développement durable. La convention établit également le principe de la souveraineté nationale sur les ressources biologiques, ce qui signifie que les États ont le droit d’exploiter leurs propres ressources selon leurs politiques environnementales, tout en honorant leur responsabilité envers la communauté internationale de protéger la biodiversité.
En application de la convention, les parties contractantes s’engagent à élaborer des stratégies nationales pour la biodiversité et à assurer l’intégration de la conservation et de l’utilisation durable de la biodiversité dans leurs plans de développement et de gestion des ressources. Pour soutenir ces efforts, la CDB promeut la coopération scientifique et technique, le transfert de technologies et le renforcement des capacités, notamment à travers son mécanisme financier, le Fonds pour l’environnement mondial (FEM).
Pour maximiser son impact, la CDB s’articule autour de deux protocoles additionnels : le Protocole de Cartagena sur la biosécurité, qui vise à protéger la biodiversité des risques potentiels liés aux organismes vivants modifiés résultant de la biotechnologie, et le Protocole de Nagoya sur l’accès aux ressources génétiques et le partage juste et équitable des avantages, qui encadre et facilite l’accès aux ressources génétiques et garantit le partage des avantages issus de leur utilisation.
La CDB est devenue un pilier fondamental du droit international environnemental, incitant la communauté mondiale à agir de manière solidaire et responsable pour la conservation de notre patrimoine naturel. Elle reflète la reconnaissance collective que la sauvegarde de la diversité biologique est une préoccupation commune à toute l’humanité et cruciale pour les générations actuelles et futures.
Principaux objectifs détaillés
La Convention sur la diversité biologique fixe trois principaux objectifs opérationnels. Premièrement, elle se concentre sur la conservation de la diversité biologique, veillant à la sauvegarde des écosystèmes, des espèces et des variations génétiques. Le deuxième objectif concerne l’utilisation durable des composants de la biodiversité, ce qui implique un usage conscient et responsable des espèces et des écosystèmes de la planète, afin de ne pas compromettre leur viabilité à long terme. Enfin, la Convention promeut le partage des avantages issus des ressources génétiques, ce qui comprend un accès équitable aux bénéfices ressortant de l’utilisation de la génétique, notamment en ce qui concerne les ressources pharmaceutiques ou agricoles.
Impact environnemental et challenges
L’influence environnementale de la Convention est notable dans les engagements pris par les pays signataires pour protéger l’environnement. Ces mesures incluent l’établissement d’aires protégées, la réhabilitation des écosystèmes dégradés et l’intégration de la biodiversité dans les politiques de planification et de développement. Par ailleurs, la Convention fait face à des défis tels que l’harmonisation des intérêts économiques avec les objectifs de conservation, la gestion des espèces invasives, les effets du changement climatique sur la biodiversité, ainsi que la mobilisation des ressources financières et techniques nécessaires.
Effets sur le droit et la politique internationaux
La Convention sur la diversité biologique a exercé une profonde influence sur le droit et la politique internationaux, en établissant un cadre juridique mondial pour la protection environnementale. Les principes énoncés dans la Convention ont été intégrés dans la législation nationale de nombreux pays, obligeant ainsi les gouvernements à adopter une approche plus rigoureuse de la conservation de la biodiversité. Par ailleurs, elle a favorisé la création d’instruments juridiques supplémentaires, comme le Protocole de Nagoya sur l’accès et le partage des avantages, et a suscité une coopération plus étroite entre les nations pour aborder les problématiques écologiques transfrontalières.