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Doctrine Calvo

Définition :

La Doctrine Calvo est un principe de droit international selon lequel les étrangers résidant dans un pays doivent se soumettre aux lois locales et renoncer à toute intervention diplomatique ou protection de la part de leur gouvernement d’origine en cas de litige ou de différend juridique.

Synonymes et termes connexes :

  • Principe Calvo
  • Clause Calvo
  • Règle Calvo
  • Convention de Calvo

Définition complète de "Doctrine Calvo"

La Doctrine Calvo doit son nom au juriste et diplomate argentin Carlos Calvo, qui l’a formulée dans le milieu du XIXème siècle. Cette doctrine repose sur une idée fondamentale en droit international : la non-intervention des États dans les affaires judiciaires internes d’autres États souverains. Plus précisément, elle stipule que les étrangers résidant dans un pays doivent se soumettre aux lois et autorités locales, sans chercher à obtenir un traitement privilégié ou à recourir à la protection diplomatique de leur propre gouvernement pour leurs investissements ou en cas de litiges.

Ce principe est souvent invoqué dans le contexte des investissements internationaux. Selon la Doctrine Calvo, les investisseurs étrangers doivent s’adresser aux tribunaux locaux pour toute réclamation, plutôt que de faire appel à leur propre gouvernement pour exercer des pressions ou intervenir. Cette approche vise à promouvoir l’égalité entre investisseurs nationaux et étrangers et à s’assurer que tous respectent la souveraineté et les lois du pays hôte.

La Doctrine Calvo a été intégrée dans plusieurs constitutions latino-américaines et est devenue synonyme de résistance contre l’interventionnisme des puissances coloniales, notamment européennes et plus tard américaines, dans les affaires internes des nations d’Amérique Latine. Elle a eu un impact significatif sur le développement du droit international dans cette région, même si l’efficacité de son application a pu être variable.

Origines et fondements de la Doctrine Calvo

L’élaboration de la Doctrine Calvo trouve ses racines au milieu du XIXe siècle, conçue par le juriste et diplomate argentin Carlos Calvo. Elle émerge comme réponse aux fréquentes interventions des puissances européennes en Amérique Latine, sous prétexte de protéger leurs ressortissants et investissements. Ce principisme prône l’égalité de traitement entre étrangers et nationaux, propulsant une vision de souveraineté et d’autodétermination nationale. La mise en œuvre de cette doctrine visait à promouvoir un traitement équitable et à prévenir les ingérences étrangères, fréquentes en cette époque de montée de l’impérialisme occidental.

Intégration dans la législation et les traités internationaux

L’adoption formelle de la Doctrine Calvo s’est manifestée à travers son incorporation dans les constitutions de plusieurs pays d’Amérique Latine ainsi que dans des traités bilatéraux et des clauses spécifiques de contrats internationaux. Ces dispositions ont souvent pris la forme de la « clause Calvo », une stipulation contractuelle selon laquelle les étrangers renoncent explicitement au droit de requérir l’assistance de leurs gouvernements en cas de litige. Cet élément est devenu un point central dans les discussions sur la protection internationale des investissements, intéressant les sociétés multinationales s’établissant en territoire étranger et souhaitant s’assurer de la stabilité juridique.

Limites et critiques contemporaines

Malgré ses principes originaux visant à renforcer la souveraineté et l’indépendance des États, la Doctrine Calvo a été à l’origine de nombreuses critiques. Des limitations pratiques se sont manifestées, notamment avec l’évolution du droit international des investissements et la mise en œuvre de l’arbitrage international. Des critiques émanent également de la protection insuffisante offerte aux investisseurs étrangers, pouvant aboutir à des formes de discrimination à leur encontre. De plus, l’avènement des traités bilatéraux d’investissement et des instances juridiques supranationales, telles que le CIRDI (Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements), pointe vers une prééminence des mécanismes de protection des droits des investisseurs sur les philosophies jurisprudentielles telles que la Doctrine Calvo.

FAQ sur le sujet "Doctrine Calvo"

La raison principale de l’émergence de la Doctrine Calvo au XIXe siècle était de contrer les fréquentes interventions des puissances étrangères en Amérique Latine, qui cherchaient à protéger leurs ressortissants et leurs investissements par des moyens diplomatiques ou militaires. Cette initiative visait à promouvoir l’autonomie nationale et la souveraineté des États latino-américains, en établissant l’égalité de traitement juridique entre les citoyens et les étrangers. Carlos Calvo a développé cette doctrine pour inciter au respect de l’autorité légale des pays hôtes et limiter l’influence impérialiste occidentale.
La Doctrine Calvo a restreint l’intervention diplomatique des pays d’origine des investisseurs en favorisant l’application des lois locales, ce qui a influencé les relations internationales en renforçant la souveraineté juridique de l’Amérique latine et en modifiant les conditions et la sécurité des investissements étrangers dans la région.
Les effets actuels de la Doctrine Calvo sont atténués par la prépondérance des traités bilatéraux et multilatéraux d’investissement qui instaurent l’arbitrage international comme mécanisme privilégié de règlement des différends, réduisant ainsi l’emprise des législations nationales sur les conflits d’investissement. Par ailleurs, les clauses Calvo ont des limites notables, car les investisseurs recherchent souvent des protections additionnelles dans les accords internationaux, notamment par le biais des mécanismes du CIRDI qui contournent le cadre juridique interne des États.

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