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Conflit armé non international

Définition :

Un conflit armé non international est un affrontement armé survenant à l’intérieur d’un État entre les forces gouvernementales et des groupes armés non étatiques ou entre ces derniers sans intervention de puissances étrangères.

Synonymes et termes connexes :

  • Conflit interne
  • Guerre civile
  • Insurrection armée
  • Conflit intra-étatique
  • Violences armées internes
  • Affrontements internes
  • Conflit intranational

Définition complète de "Conflit armé non international"

Un conflit armé non international (CANI), selon le droit international humanitaire, désigne toute hostilité qui se déploie sur le territoire d’un seul État impliquant des forces armées régulières confrontées à des groupes armés non étatiques, ou entre de tels groupes eux-mêmes. Pour que ces affrontements soient qualifiés de conflit armé non international, il doit y avoir un certain degré d’intensité et d’organisation parmi les parties impliquées. Ce concept est crucial pour l’application des lois de guerre, car il déclenche l’activation de protections spécifiques pour les personnes qui ne prennent pas part aux hostilités, notamment les civils, les blessés et les prisonniers de guerre.

Pour qu’un conflit soit reconnu comme un CANI, certains critères doivent être remplis, tels que définis dans le Protocole additionnel II (1977) aux Conventions de Genève de 1949, ainsi que dans la jurisprudence des tribunaux internationaux. Ces critères comprennent :

  • Le conflit doit se produire sur le territoire d’un État partie à la Convention de Genève.
  • Il doit concerner des forces gouvernementales et des groupes armés non gouvernementaux, ou uniquement des groupes armés non étatiques.
  • Les groupes armés doivent avoir un minimum d’organisation, par exemple, être capables de mener des opérations militaires soutenues et coordonnées.
  • Les hostilités doivent atteindre un seuil minimal d’intensité. Par exemple, il doit s’agir de plus que des émeutes internes, des tensions sporadiques ou des actes de banditisme.

L’importance d’identifier un CANI est multi-facette. D’une part, elle permet l’application des lois spécifiquement conçues pour limiter les effets de la guerre et offrir une protection juridique aux victimes. D’autre part, elle établit des limites sur les méthodes et moyens de guerre autorisés et peut activer la compétence des juridictions internationales en cas de crimes de guerre. Le respect des principes fondamentaux de proportionnalité, de distinction et de précaution est une obligation pour toutes les parties impliquées dans un conflit armé non international.

Causes des conflits armés non internationaux

Les conflits armés non internationaux émergent souvent sur le fondement de diverses causes qui peuvent être interdépendantes. Parmi celles-ci se trouvent des éléments politiques comme la lutte pour le contrôle du pouvoir ou la résistance à la domination de l’État par un groupe minoritaire. Les inégalités économiques et la distribution inéquitable des ressources peuvent également jouer un rôle majeur, tout comme les fractures sociales et ethniques profondément enracinées. L’accès limité à l’éducation et aux opportunités économiques peut favoriser un sentiment de frustration et d’injustice au sein de populations marginalisées. La diffusion idéologique ou religieuse extrémiste offre un autre terreau fertile pour l’éclatement de ces conflits, notamment lorsque ces idéologies sont utilisées pour manipuler et mobiliser les groupes de population.

Conséquences des conflits armés non internationaux

Les répercussions des conflits armés non internationaux sont profondes et variées, impactant tant le niveau micro que macro des sociétés concernées. Sur le plan humanitaire, ces affrontements engendrent souvent d’importantes crises avec un nombre élevé de victimes civiles, des déplacements de populations et des violations des droits de l’homme. L’infrastructure civile, y compris les écoles, hôpitaux et habitations, subit généralement d’importants dommages ou destructions. Sur le long terme, les conflits armés non internationaux peuvent déboucher sur des traumatismes psychosociaux durables au sein des populations, perturber le développement des enfants et inhiber la croissance économique. Par ailleurs, l’instabilité peut compromettre la gouvernance d’État, provoquer des perturbations des marchés régionaux et parfois même engendrer des menaces sécuritaires pour d’autres États via le flux de réfugiés ou la propagation de l’extrémisme.

FAQ sur le sujet "Conflit armé non international"

Les principaux facteurs des conflits armés non internationaux incluent des éléments politiques comme la lutte pour le pouvoir ou l’oppression de minorités, d’importantes disparités économiques et une distribution inégale des ressources, ainsi que des divisions sociales et ethniques. Le manque d’accès à l’éducation et de possibilités économiques peut entraîner un sentiment d’injustice, favorisant les tensions. Les idéologies et croyances extrémistes peuvent aussi être des catalyseurs quand elles sont employées pour mobiliser certains segments de la population.
Les conflits armés non internationaux peuvent être classés en deux catégories principales : ceux opposant les forces gouvernementales à des groupes armés non étatiques, et ceux se déroulant entre ces groupes armés non étatiques sans la participation des forces gouvernementales. Ces conflits peuvent également varier en fonction de leurs motifs, tels que politiques, ethniques, religieux ou idéologiques.
Les conflits armés non internationaux sont régulés principalement par le droit international humanitaire, en particulier les Conventions de Genève de 1949 et leurs Protocoles additionnels de 1977, qui établissent les règles destinées à protéger les personnes qui ne participent pas ou plus aux combats, ainsi que pour limiter les moyens et méthodes de guerre. De plus, des instruments juridiques internationaux supplémentaires, comme le Statut de Rome de la Cour pénale internationale, peuvent s’appliquer en définissant des crimes tels que le génocide, les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre.

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