Le principe de libre navigation est un concept fondamental du droit international public qui garantit à tous les États le droit de naviguer librement sur les hautes mers. En vertu de ce principe, les navires battant pavillon de n’importe quel État jouissent de la liberté de trafic maritime sur les parties de la mer qui ne sont pas sous la juridiction d’un autre État. Cela signifie que les navires peuvent naviguer, faire du commerce, mener des recherches scientifiques, et pêcher sans intervention injustifiée.
Ce principe est encadré par diverses conventions internationales, comme la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (CNUDM), qui définit les droits et responsabilités des nations en matière d’utilisation des océans et des ressources marines. La CNUDM souligne que la liberté de navigation doit s’exercer dans le respect des intérêts des autres États et en conformité avec le droit international.
Il existe cependant certaines restrictions à la liberté de navigation, notamment pour la protection de l’environnement marin, le respect de lois relatives à la sécurité maritime et la coopération en matière de lutte contre la piraterie et le trafic illicite. Les zones économiques exclusives (ZEE), s’étendant jusqu’à 200 milles nautiques des côtes d’un État côtier, permettent à cet État d’exercer des droits souverains pour l’exploration, l’exploitation, la conservation et la gestion des ressources naturelles marines, bien que la libre navigation y soit généralement préservée.
Il est également à noter que certains détroits et canaux internationaux bénéficient d’un régime juridique spécial en vue de faciliter le passage international. Des accords comme le Traité de Montego Bay articulent les principes de transit inoffensif ou de passage inoffensif, qui permettent la traversée de ces passages sans entrave ni interférence de la part de l’État riverain, tant que le transit est rapide et ne porte pas atteinte à la sécurité et à la paix de l’État concerné.
La libre navigation est donc un pilier de l’ordre maritime international, permettant le développement du commerce mondial et la coopération entre les nations. Cependant, elle doit toujours se concilier avec le respect de la souveraineté des États côtiers et la préservation des ressources et de l’environnement marins.
Extension et limites de la haute mer
La haute mer, soumise au principe de la libre navigation, est définie comme toutes les parties de la mer qui ne sont pas incluses dans la mer territoriale ou dans les eaux intérieures des États. Ce concept s’accompagne de la distinction entre la mer territoriale, jusqu’à 12 miles nautiques de la baseline où un État exerce une souveraineté limitée, et la Zone Économique Exclusive (ZEE), s’étendant jusqu’à 200 miles nautiques. Au-delà de ces limites, les navires de tous les États, qu’ils soient côtiers ou sans littoral, jouissent de la liberté de navigation sans interférence. Toutefois, la libre navigation n’est pas illimitée et les navires doivent respecter les lois et règlements en matière de sécurité et de protection de l’environnement.
Rôles et responsabilités des États en matière de navigation
Les États jouent un rôle central dans la régulation de la navigation maritime. Outre leur souveraineté sur leurs propres eaux territoriales, ils sont chargés d’assurer que leurs navires nationaux naviguent de manière responsable et conforme aux règles internationales. Cela inclut l’adhésion à des conventions telles que la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (CNUDM) et la réglementation des activités des navires battant leur pavillon, tels que les standards de sécurité maritime, la prévention des collisions en mer et les normes anti-pollution. Les infractions aux réglementations internationales peuvent donner lieu à des mesures d’application de la loi prises par les États de pavillon ou, dans certains cas, des États côtiers.
Incidence des conventions internationales sur la libre navigation
La loi de la libre navigation est façonnée et modifiée de manière significative par des conventions internationales destinées à promouvoir la sécurité et à protéger l’environnement marin. Les multiples conventions établissent des standards et des procédures pour la navigation et le traitement des incidents en haute mer. Parmi ces conventions, la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (CNUDM) joue un rôle prééminent. Elle fournit le cadre légal global régissant tous les aspects de l’océan et de ses ressources, en définissant autant les droits que les devoirs des États en haute mer. Elle aborde divers enjeux tels que le passage inoffensif en mer territoriale, la protection de l’environnement marin, la recherche scientifique, et la lutte contre la piraterie, posant ainsi un équilibre entre la liberté de navigation et les préoccupations mondiales de préservation et de partage.