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Droit de passage innocent

Définition :

Le droit de passage innocent est une règle du droit international maritime qui permet à un navire de traverser les eaux territoriales d’un autre État sans porter atteinte à sa sécurité ou à son ordre, à condition de ne pas affecter sa paix, son bon ordre ou sa sécurité.

Synonymes et termes connexes :

  • Navigation inoffensive
  • Transit pacifique
  • Passage non préjudiciable
  • Circulation innocente
  • Traversée sans nuisance
  • Droit de transit inoffensif

Définition complète de "Droit de passage innocent"

Le droit de passage innocent, en droit international, désigne la liberté pour les navires de n’importe quel État de traverser les eaux territoriales d’un autre État sans obtenir de permission préalable, à condition que leur passage soit innocent, c’est-à-dire qu’il ne soit pas préjudiciable à la paix, au bon ordre ou à la sécurité de l’État côtier. Ce principe est fondamentalement établi par la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (CNUDM), communément appelée la Convention de Montego Bay, signée en 1982.

Le caractère innocent du passage est maintenu tant que les navires respectent certaines conditions : ils ne doivent pas menacer la sécurité de l’État côtier, s’adonner à des activités de pêche, transporter des marchandises en contravention avec les lois du pays côtier, ou s’engager dans toute activité non conforme aux réglementations internationales. Pour qu’un passage soit considéré comme innocent, il doit également être continu et rapide.

De plus, il existe des restrictions spécifiques applicables à certains types de navires. Par exemple, les sous-marins doivent naviguer en surface et arborer leur pavillon. Les États côtiers peuvent, dans certaines limites, réglementer le passage innocent à travers leur mer territoriale en édictant des lois et des règlements, conformes cependant avec les provisions de la CNUDM. Ils peuvent notamment:

  • établir des routes maritimes obligatoires
  • réglementer le trafic maritime
  • définir des zones de protection environnementale

Il est important de souligner que le droit de passage innocent ne s’applique pas aux eaux intérieures d’un État, où les navires étrangers n’ont pas un droit de passage automatique. L’application de ce droit exige un équilibre entre la liberté de navigation et les intérêts de sécurité et environnementaux des États côtiers. Les différends relatifs au passage innocent sont souvent portés devant des tribunaux internationaux, comme le Tribunal international du droit de la mer, pour résolution.

Conditions et restrictions du passage innocent

Le passage d’un navire est considéré comme innocent tant qu’il n’est pas préjudiciable à la paix, au bon ordre ou à la sécurité de l’État côtier. Cette notion est encadrée par diverses conditions et restrictions qui précisent le comportement que doit adopter le navire transitant. Les activités telles que la pêche, la recherche scientifique, l’espionnage, le transport d’armes ou de substances illicites et toute manœuvre militaire ne sont pas considérées comme des actes innocents et peuvent justifier l’intervention de l’État côtier. Par ailleurs, le passage doit être rapide et continu, sans escale autre que pour des raisons de force majeure. La Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (UNCLOS) fournit le cadre juridique principal de cette règle en énumérant notamment les droits et devoirs des États côtiers et des États dont les navires transitent.

Rôle des États côtiers dans la régulation du passage innocent

Les États côtiers jouent un rôle crucial dans la régulation du passage innocent à travers leurs eaux territoriales. Ils ont le pouvoir de légiférer sur la navigation, la protection de l’environnement, la recherche scientifique sous-marine, et la prévention de la pêche illégale. Cependant, les lois et réglementations créées ne doivent pas discriminer les navires d’autres nations et doivent être conformes aux règles internationales. En cas de violation des conditions de passage innocent, l’État côtier est habilité à prendre les mesures nécessaires pour prévenir ou sanctionner toute infraction, ce qui peut inclure l’expulsion du navire concerné. L’exercice de cette compétence doit toutefois être proportionné et se faire selon les exigences de la bonne foi.

Implications pour la sécurité et la souveraineté des États

La mise en œuvre du droit de passage innocent soulève des préoccupations en matière de sécurité et de souveraineté pour les États côtiers. Ces États doivent équilibrer le besoin de maintenir la sécurité nationale avec leurs obligations internationales en assurant la liberté de navigation. Les tensions peuvent émerger lorsque les intérêts de l’État côtier et ceux des États dont les navires exercent le droit de passage innocent s’affrontent, en particulier dans des zones géopolitiquement sensibles. Cela requiert de la part des États côtiers et de la communauté internationale d’oeuvrer conjointement dans la résolution des conflits, respectant à la fois la souveraineté nationale et facilitant la navigation pacifique et ordonnée conformément au droit international.

FAQ sur le sujet "Droit de passage innocent"

Les exemples d’activités interdites pendant un passage innocent incluent la pêche, l’espionnage, la conduite d’exercices militaires, la recherche scientifique sans autorisation, ainsi que le transport d’armes ou de substances illicites. Ces actes sont considérés comme préjudiciables à la paix, au bon ordre ou à la sécurité de l’État côtier et ne cadrent pas avec le concept de passage innocent selon le droit international maritime. L’État côtier est donc en droit d’intervenir si de telles activités sont détectées.
Les États côtiers peuvent exercer leur juridiction sur le passage innocent en adoptant des lois conforme à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (UNCLOS) et en prenant des mesures proportionnées pour prévenir ou punir les activités illicites sans entraver inutilement la liberté de navigation. Ils doivent agir de bonne foi et éviter la discrimination à l’encontre des navires étrangers tout en protégeant leur sécurité et leur environnement conformément aux standards internationaux.
En cas de violation des conditions du passage innocent, l’État côtier peut engager la responsabilité légale du navire fautif et prendre des mesures allant jusqu’à l’arraisonnement ou l’expulsion de celui-ci, conformément à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (UNCLOS) et à ses propres lois. Ces mesures doivent être proportionnées à la gravité de l’infraction et exercées de manière non discriminatoire.

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